PLATEFORME CITOYENNE JUSTICE ET VERITE

20 ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE ENGAGEES DANS LE PROCESSUS DE JUSTICE TRANSITIONNELLE AU TOGO

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Photo de famille des Volontaires de la Paix de la PCJV
Opérationnalisation du Mécanisme d'Alerte Précoce avec l'appui de l'Union Europénne, lors de la Présidentielle de 2015 au Togo
Débat public sur le Processus de Réconcilation en lien avec la Décentralisation
Activité organisée par la PCJV en 2016-Vue partielle des participants
Personnes Ressources lors du Forum National sur le Processus de Justice Transitionnelle en 2014
La PCJV est la cheville ouvrière de cette activité

COOPERATION UE-TOGO : un rapport d'évaluation cite la PCJV en bon élève

A la reprise de la coopération de l’Union Européenne (UE) avec le Togo en 2007, les nouvelles actions planifiées s’inscrivent dans trois principaux domaines notamment la bonne gouvernance, l’appui macro-économique et institutionnel et l’appui pour la réhabilitation des infrastructures, chacun de ces domaines étant prioritaire pour le Togo dans un contexte de sortie de crise.

Six ans après la reprise, un rapport d’évaluation de cette coopération vient d’être publié en Septembre 2014 et disponible sur le site de l’UE. De façon concrète, qu’est ce qui a été fait sur l’aspect bonne gouvernance et appui institutionnel ?Le Togo a-t-il réellement tiré avantage de ce mariage politico-économique ?

 

La réponse des évaluateurs semble mitigée mais catégorique sur un point, la reprise de la coopération a facilité le réengagement des différents partenaires du Togo entre temps, indécis.

Un pari risqué...

La reprise de la coopération UE-Togo, surtout dans le contexte de sortie de crise était un signal politique très fort pour le Togo, mais un pari fort risqué pour l’Union Européenne.

Seule sa stratégie d’accompagnement a contribué à relever les défis pour amorcer les progrès dans le pays. Toutefois des faiblesses ont été relevées ; elles sont notamment relatives à l’organisation institutionnelle de l’UE avec une gestion entre les mains de la Délégation du Ghana, ce qui n’était pas propice à un suivi rapproché de la mise en œuvre des projets. La transformation en une Délégation à part entière fin 2009 et les changements institutionnels introduits par le Traité de Lisbonne ont progressivement permis une amélioration de la situation. Des déficiences en matière de programmation et d’exécution budgétaire du gouvernement togolais ainsi que son manque d’appropriation des outils liés aux programmes ont été aussi notées.

Une union à cout-avantage, le Togo peut-il s’en prévaloir ?

L’existence aujourd’hui des mécanismes de coordination formels ou informels entre partenaires techniques et financiers aussi bien, nationaux et internationaux du Togo, est un avantage et un acquis de la coopération UE-TOGO.

Le rapport d’évaluation de la coopération des six dernières années, dénote d’un début de changement positif vers la démocratie en prenant pour exemple le bon déroulement des élections de 2007, de 2010 et de 2013. Selon le rapport, le climat calme et plus ou moins transparent de ces élections sont des aboutissements indirects de l’appui politique et des financements de projets stratégiques de l’UE.

Ces processus électoraux précités marquent certes, une évolution positive par rapport au scrutin de 2005, mais il n’est pas superflu de noter la tension et la polarisation du climat qui prévalait tout au long de ces périodes électorales.

 Un climat suspicieux, lourd d’inquiétude et d’incertitude, une méfiance palpable entre les partisans de parti politique opposé, entre les frères d’une même famille,  tellement les atrocités des violences postélectorales survenues dans le passé, ont fait couler le sang des fils et filles d’un même pays, d’une même communauté, d’une même famille.

Les expressions «liberté de pensée et de conscience », « liberté d’opinions et d’expressions », tirées respectivement des articles 18 et 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, supposent la liberté d’un individu à manifester sa conviction où que ce soit, en public ou en privé, sans s’inquiéter de représailles.

Mais ce droit est non seulement bafoué mais jamais acquis. Il a été tout simplement instrumentalisé par les partis politiques aussi bien du pouvoir que de l’opposition afin d’assouvir leurs basses besognes.

Occasion de rappeler qu’il a fallu l’intervention de l’ex président de la CVJR, Mgr Nicodème BARRIGAH-BENISSAN pour que les législatives de 2013 se déroulent de façon plus ou moins inclusive et paisible.

En termes de dialogue et de réconciliation nationale, l’installation de la CVJR, ses travaux et le rapport remis au chef de l’Etat en Avril 2012, a reçu l’adhésion de la plupart des acteurs (partis politiques, société civile, secteur privé, citoyens) et en ce sens, constitue selon l’étude, une base pour la consolidation de la démocratie au Togo.

Le renforcement de la société civile à travers la coopération d’avec l’UE, a consolidé leurs rôles dans la vie et les discussions publiques. C’est le cas par exemple de la Plateforme Citoyenne Justice et Vérité (PCJV), citée nommément dans le rapport d’évaluation, qui a gagné en importance dans les discussions avec les autorités, car ayant attiré l’attention et le soutien d’organisations internationales.

Ses actions de vulgarisation du rapport de la CVJR, de sensibilisation au droit à la vérité, de monitoring de la mise en œuvre des recommandations de la CVJR et de plaidoyer ont été saluées et encouragées.

Des pions, pour déjouer les erreurs du passé...

Dans le volume I  du rapport d’évaluation de la coopération de l’UE-Togo sur les six dernières années, l’étude après avoir fait un zoom sur le contexte, les acquis et les défis, a jugé utile de faire des propositions devant aider à asseoir une démocratie durable au Togo.

L’équipe de l’évaluation a insisté sur le renforcement de capacités du personnel de l’administration publique togolaise qui s’avère primordial, sans oublier l’appui technique et matériel dont ils auront besoin.

Une collaboration permanente entre les institutions internationales et la société civile togolaise, qui de jour en jour gagne en crédibilité, est une pierre de l’angle sur laquelle toute architecture durable qui vise l’intérêt de toutes les couches sociales, doit être bâtie.

Selon les experts de l’évaluation, l’Union Européenne doit continuer son soutien sous toutes ses formes pour la réconciliation nationale, en insistant sur  le droit à la vérité.

Appuyer la PCJV qui fait déjà la vulgarisation du rapport de la CVJR mais à l’endroit des groupes restreints compte tenu de ses moyens, faciliter l’accès  des citoyens au contenu du volume I du rapport, et pour renforcer l’observatoire électorale, diversifier si possible les acteurs nationaux.

 

Le chef de la délégation de l’Union Européenne Nicolas BERLANGA-MARTINEZ a pour sa part exprimé le vœu que la coopération d’avec le Togo puisse se poursuivre dans un esprit de « générosité, solidarité et de fraternité », afin que les travaux du nouveau cycle de partenariat 2014-2020, soient orientés vers les mêmes valeurs.

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